Dombasle-en-Argonne est un hagiotoponyme caché…C’est à dire que son nom vient de celui de Saint-Basle de Verzy qui aurait fait des miracles au VIe siècle notamment en faisant couler une source dont l’eau avait de nombreux bienfaits. Cette source coule toujours au sein du village et reste étonnamment pure même sans traitement.

Dommus Basolus existe donc dès l’antiquité et se trouve sur la grande voie romaine reliant Metz et Reims, route qui prendra le nom de Voie Royale par la suite.

Comme beaucoup de villes et villages Lorrains, Dombasle (le nom apparait vers la fin du Xe siècle) connaitra les vicissitudes d’appartenir au Duc de Lorraine et d’être convoitée par le Roi de France. Par exemple, en 1516, le roi de FRANCE, FRANCOIS 1er, fit poser des panonceaux indiquant que DOM­BASLE était sous sa protection. Les gens du Duc de LORRAINE enlevèrent les panonceaux et maltraitèrent les habitants.

La disposition du village sur un axe aussi stratégique que celui de Paris-Berlin explique le développement d’un gros relais de Poste dès le début du 18e siècle (jusqu’à 100 chevaux).

Ainsi, Dombasle devint rapidement un arrêt obligatoire pour tout voyage vers l’Est de l’europe.

Louis XV, Marie-antoinette, Napoléon, Wellington, Marie-Louise, le futur Empereur d’Autriche Ferdinand, Charles X, Louis Philippe, Napoléon III….tous s’arrêtèrent à ce relais le temps de changer les chevaux, de prendre un repas ou, parfois, pour une nuit. Trois gros marronniers plantés en 1734 en ont fait la renommée jusqu’à l’abattage du dernier survivant en 1958.

Le relais de Poste perdit ensuite de son importance avec l’arrivée de la voie ferrée. Il devint une maison de la culture. Des bâtiments, ne subsiste qu’une jolie cave voutée.

la cave du relais de Poste

En 1853, Dombasle vit arriver son premier train. La gare fut un moteur de développement pour l’activité économique du village. Par exemple, au début des années 1920, un négociant de vin, M. Henri ROBINET, fit construire sous son hangar des cuves en béton reliées à la gare par un pipeline en cuivre.

Les anciennes cuves à vin de la maison Robinet

Monsieur Henry Robinet (chapeau et tablier au centre) avec son fils Michel (tablier au centre) qui sera le dernier marchand de vin, entourés par leur équipe.

la rue vers Verdun en 1916

La fin du 19e siècle et le début du 20e annonçèrent des années sombres pour le village. 1870 marqua l’arrivée des prussiens qui occupèrent les lieux et se comportèrent comme en territoire occupé.

Puis vint 1914 et la mobilisation générale. Les hommes du village partirent au front.

1916 et la bataille de Verdun. En mars, le village entra dans la guerre: mouvements de troupes et bombardements. Un hôpital de campagne fut installé à la hâte dans l’église, une unité de soins américaine trouva refuge dans les caves de l’ancienne Poste. Une batterie d’artillerie se posta dans les bois communaux.

Le Grand Q.G. DU 7e corps d’Armée prit place rue de la république et les généraux Joffre, Humbert, De Bazelaire ou encore Pétain y passèrent pendant la bataille de Verdun ainsi que le président Poincaré.

Les habitants trouvèrent un village détruit par la guerre à leur retour: 127 maisons rasées et 32 endommagées. Aucune d’intacte.

Cela valu à Dombasle-en-argonne une citation à l’ordre de l’armée, comportant l’attribution de la Croix de guerre avec palme (arrêté du 18 Mai 1921):

 » A ETE SOUMISE EN 1914 ET AU COURS DE LA GUERRE A DE FREQUENTS BOMBARDEMENTS QUI L’ONT PRESQUE ENTIEREMENT DETRUITE, A BIEN MERITE, PAR SON GLORIEUX SACRIFICE LA RECONNAISSANCE DU PAYS « .

Après les années de reconstruction, la vie reprit au village.

La deuxième guerre mondiale ne fut pas marquée par de grands évènements au village.

Le seul bombardement fit malheureusement 3 victimes civiles.

Les allemands occupèrent quelques maisons, l’actuel presbytère servit de Q.G.

Dans la nuit du 30 août 1944, l’avant garde de l’armée Patton tomba nez à nez avec un convoi de ravitaillement allemand au carrefour de la route de Verdun et de la rue de la Concorde. Il fut détruit et 15 panzer-grenadiers restèrent au sol.

 

vue depuis l’actuelle rue Stanislas Havette

Monsieur RICHIER, maire et medecin de la commune, entouré par les sapeurs pompiers.

En 1958, Lucien Lefebvre (historien local) écrivit un article sur la mémoire des marronniers du relais poste à l’occasion de l’abattage du dernier des trois arbres. Vous pouvez télécharger le récit -très bien écrit- ci-contre.